Les nouveaux clivages idéologiques fondamentaux de l’échiquier (méta-)politique français en 2016

Le clivage gauche-droite actuel est en bonne partie éprouvé, près d’un français sur trois ne sachant plus se positionner par rapport à lui. L’intérêt de cet article est de mettre en valeur les véritables clivages qui traversent les courants d’idées, en postulant l’existence de deux axes majeurs sur un clivage unique formant la matrice idéologique de la politique française.

Préalable

Ce que je vous propose dans ce billet est le résultat des observations que j’ai pu mener en scrutant la vie politique de ces trois dernières années. Si je ne prétends pas détenir « la vérité » et que je tâche de corriger mes erreurs au fur et à mesure que je tente de comprendre les rouages de ce système, la matrice à travers laquelle je vous propose de percevoir ici le champ des clivages fondamentaux de la politique est à mon avis oh combien plus pertinente et globalement juste que ce que nous avons l’habitude d’envisager. Sachez qu’avant d’en arriver là, ma vision des choses a elle-même fortement évoluée pendant ces trois années d’observations ; et je la considère enfin assez mûre pour pouvoir la schématiser.

Il est possible que cette vision corrobore peu – voire pas – avec la vôtre. Malgré tout, et avant que vous ne l’adoptiez ou ne la rejetiez trop facilement, je vous livre ici quelques explications qui vous aideront à mieux comprendre ma façon d’envisager les axes politiques importants. Ne vous braquez pas si vous sentez que vous vous trouvez dans la « mauvaise » position sur ces schémas, tâchez simplement de comprendre pourquoi vous y êtes. Ce n’est pas une invitation à l’auto-flagellation, mais à la réflexivité, la réflexion sur soi-même et ses propres positions =)


Un des problèmes majeurs que pose le clivage gauche-droite tel qu’on le perçoit actuellement, c’est qu’il englobe la question des valeurs morales. Ainsi la personne de gauche se doit d’être progressiste sur le plan des valeurs, et la personne de droite conservatrice. L’inconvénient majeur résultant de cette vision se situe dans l’impossibilité de créer une union populaire entre les tenants d’une vision de gauche progressiste d’une part et d’une vision de droite conservatrice de l’autre, qui se retrouvent à l’opposé sur le plan des valeurs, piégées dans leur antagonisme structurel, rendant leurs positions d’apparence inconciliable.
Mais pourquoi diable jouer sur ce terrain des valeurs s’il nous empêche de nous unir pour un intérêt supérieur, l’intérêt de la nation, l’intérêt général ?

Comme l’a souligné le journal Fakir dans cette vidéo, nous savons de manière factuelle que la gauche de gouvernement a abandonné le terrain socio-économique en mars 1983, c’est le tournant de la rigueur. La stratégie du Parti dit Socialiste a été de détourner les esprits des électeurs des questions socio-économiques – le PS de part son orientation en faveur du Système Monétaire Européen (SME) ne pouvant plus les résoudre, il a donc fallu opérer une nouvelle stratégie de séduction de l’électorat qui a conduit le PS et plus largement la gauche à jouer une autre carte fédératrice, celle de l’antiracisme.

Pour construire ces nouveaux axes, j’ai plutôt essayé de prendre la matrice politique telle qu’elle est à la vue des idées politiques en vigueur aujourd’hui et ce au regard d’un seul critère : l’intérêt général. C’est à dire lorsque l’action de l’État, les services publics, les lois et plus généralement les institutions respectent l’intérêt supérieur du peuple (qui a par exemple intérêt à la liberté d’expression, la pluralité des opinions dans les médias, le respect de la vie privée, etc).

Ces axes sont également le fruit d’un modèle politique auquel je souscris, celui de l’État-nation – et d’un positionnement clair : celui qu’il faut non pas détruire l’État, mais plutôt le dompter en en prenant le contrôle.


Introduction – L’obsolescence du clivage gauche/droite

Le clivage actuel (tel que perçu par le français moyen) :

gauchedroite9

Autrement dit, voilà en plus simplifié ce que les médias et un grand nombre de politiques présentent habituellement :

gauchedroite6

Nous aimons que les choses soient bien rangés, qu’elles soient « à leur place », et il n’y a rien de mal à cela, cela nous aide à donner du sens aux évènements du monde, dans le but de structurer notre conscience. Le problème, c’est que cette vision de la politique est archaïque, et ce quand bien même de nombreux acteurs médiatiques et politiques s’appliquent encore à les faire perdurer artificiellement, de sorte à maintenir l’ordre social et inégalitaire existant. Cela fait intégralement partie du jeu politique du Système.

Il y a encore quelques temps, nous aimions penser que la gauche soit progressiste et que la droite soit républicaine. Mais tout cela a disparu. La droite républicaine a disparu avec De Gaulle, tandis que la gauche progressiste est morte avec la trahison du PS au tournant de la rigueur en 1983, deux ans après son accession au pouvoir (voir quand la gauche a basculé à droite, ou bien le documentaire La Nouvelle Droite).

Les partis politiques traditionnels et les médias dominants sont en interaction constante entre eux, immergés dans l’environnement politico-médiatique. Ils façonnent largement l’opinion publique politique. Les médias fonctionnent comme des réceptacles bien clivants, en présentant des factices « extrême-droite » et « extrême-gauche », qui ont eux pour fonction de recueillir les mécontents, toujours en les clivant, parce qu’ils ne seront jamais assez nombreux et fédérateurs pour gouverner. Les uns affichent des opinions très diabolisées en surfant sur la désignation d’un bouc-émissaire, les autres sont si véhéments qu’ils rebutent une bonne partie de l’opinion.

Aujourd’hui, il ne reste donc aux citoyens que leurs yeux pour pleurer. La diversité de l’offre politico-idéologique paraît inversement proportionnelle à celle des marques de lessive dans un supermarché : c’est à dire quasi-nulle.

Partant de ce constat que le clivage gauche/droite est obsolète, je vous présente ce qui pour moi la vie politique française telle que l’on devrait la percevoir du point de vue de l’intérêt général. Il existe deux types de clivages. Un clivage premier et deux sous-clivages secondaires.


I Le clivage premier : Intérêt Général VS Intérêts des 1%

Dans le clivage premier, il existe deux types d’idées ou de positionnements politiques opposés l’un à l’autre : les positions conformes à l’intérêt général d’une part, et les positions conformes à l’intérêt des ultra-riches de l’autre (caricaturés par la formule « les 1% »). Les positions d’asservissement sont en bas à droite du schéma, les positions de souveraineté en haut à gauche. Je pense qu’il est logique de le considérer comme le nouveau clivage gauche/droite, bien plus logique que le clivage actuel, parce qu’il est plus à même de permettre à la société de répondre aux enjeux économiques et sociaux de notre temps, du fait qu’il mette en avant d’un côté les espoirs (d’une nation indépendante et d’un peuple souverain) et de l’autre les trahisons.

L’existence de ce clivage se justifie par la prise en compte de deux facteurs. Les pertes de souveraineté successives de ces dernières décennies au profit de l’Union Européenne, et la montée de la contestation de ladite « démocratie représentative » ainsi que les revendications institutionnelles au profit de la volonté croissante des français de participer directement aux décisions politiques (démocratie directe).


II Les deux clivages secondaires : Souveraineté Nationale VS Mondialisme* et Souveraineté Populaire VS Oligarchie

*Mondialisme : processus planétaire en cours ayant pour objectif la destruction des coutumes, des cultures et des nations, remplaçant les citoyens par des consommateurs, en vue de créer une gouvernance mondiale dans un monde culturellement indifférencié. Exemple de créature institutionnelle qui s’inscrit dans ce courant : l’Union Européenne, vers qui les nations qui en font partie perdent toujours davantage de leur souveraineté.

6.0 axes

Schéma 2 : Les deux sous-clivages

→ Le cadre dans lequel le peuple exerce sa souveraineté est le cadre national. Sans nation souveraine, pas de peuple souverain.

→ A l’idéal démocratique s’oppose l’oligarchie constituée de la Vème République, sacralisée par le suffrage universel d’où elle tire sa légitimité prétendue.

4.0

Schéma 3 : L’arc de résistance idéologique

→ Les forces politiques proches de l’arc blanc (à superposer avec le schéma 5) transmettent et entretiennent l’illusion d’un espoir, sans toutefois jamais prendre de positions souhaitables à la fois réalistes et radicales.

5

Schéma 4 : Chaque camp a ses modérés et ses radicaux.

→ L’illusion de la pluralité des opinions et des faux-espoirs (Parti Pirate, Nouvelle Donne) caractérisé par un léger décalage vis à vis de la position dominante. Par exemple pour les deux partis sus-cités, un goût relativement prononcé pour la démocratie, tout en ne remettant pas en cause les structures mondialistes, en étant toujours frileux sur les positions de souveraineté nationale.

6.0

Schéma 5 : La dissidence s’oppose au Système

→ Le schéma 5 met en évidence l’éloignement des positionnements idéologiques des partis vis à vis des prises de position des leaders d’opinion.

→ En bas à droite, les partis de gouvernement. Même politique économique et même vision géopolitique, sont interchangeables, ne cessent de s’interchanger dans la gouvernance… sans rien changer.

→ Exemple de mesure allant vers la souveraineté nationale : sortie de l’euro, de l’OTAN, de l’Union Européenne.

→ Exemple de mesure allant vers la souveraineté du peuple : l’instauration du référendum d’initiative citoyenne (RIC) pour toute question.


En conclusion, le véritable enjeu n’est pas de savoir si vous êtes de droite ou de gauche, mais si vous êtes en faveur de la souveraineté nationale et populaire, ou plutôt en faveur du système oligarchique et mondialiste. Ces deux clivages sont fondamentaux pour comprendre quels intérêts vos idées servent réellement.


Note: le M’PEP est désormais le Parti de l’Émancipation du Peuple.


Sincères remerciements à Saab pour sa patience et sa précision dans la réalisation des schémas.

L’article (et les commentaires) sur AgoraVox.

 

33 réflexions sur “Les nouveaux clivages idéologiques fondamentaux de l’échiquier (méta-)politique français en 2016

  1. Très bon billet, bonne analyse à mon sens , j’émet cependant une réserve quand au positionnement de l’UPR sur le schéma 5, que j’aurais situé bien plus du côté de la souveraineté populaire eu égard à leur programme (reconnaissance du vote blanc, referundum d’initiative populaire, developpement des circuits courts, dénonce la destruction de la nation et la mise en place des eurorégions…).
    Merci.

    • On ne peut juger un parti politique au seul regard de son programme. Le référendum d’initiative citoyenne et la reconnaissance du vote blanc sont aussi au programme du PS.

      • Euuu… ou pas… Le PS est au pouvoir, il n’a ni prévu d’ajouter le référendum d’initiative populaire malgré son projet (délirant) de toucher à la constitution (c’est pourtant le bon moment pour le faire), idem pour le vote blanc…
        Donc arrêtez de dire nawak, le PS est sous domination de l’oligarchie, jamais ils ne donneront ce pouvoir au peuple.

        Sinon je plusois le post d’origine. L’UPR n’est pas du bon coté de l’axe, il est plus proche de la démocratie que de l’oligarchie, je comprends que du point de vu Chouariste où il ne faut plus d’élu mais des tirés au sort, on puisse dire que l’UPR est moins « démocratique », mais faut rester objectif.

        Vous devriez modifier votre graphique et replacer l’UPR coté démocratie 😉

      • On peut aussi considérer que l’UPR a tout à prouver. La rigidité avec laquelle Asselineau a géré le parti (voir affaire Yannick-Hervé et Régis Chamagne) et le refus de parler de constituante montre certaines réticences de ce parti vis à vis de la souveraineté populaire.

      • NON le ric n’est pas dans le programme du PS MAIS un projet de loi pro RIC avait été adopté et déposé par le gouvernement bérégovoy sur le bureau du sénat le 10 MARS 1993..!! 4 JOURS avant sa mise à la porte annoncée!!

        on pourra juger de l’aTtachement de L’UPR au RIC à ceux qu’il lancera dans les trois régions où il exuste ile de Fance, Rhônr Alpes Auvergnge et PACA .
        ET DANS les 9 VILLES où le CLIC l’a arraché en 2014.
        Cela ne coute rien ! il faut simplement déposer une question dans le cadre de la LOI du 13.08.2004.
        Même chose pour DLF t nouvelle donne qui se disent pour le RIC alors qu’ils l’utilisen contre leurs advesaires politiques qui sont en place MAIS sous contrôle du peuple!!

      • Asselineau a très bien géré l’affaire YH. Il a viré un mec (populaire pour l’UPR dans son département), c’était donc difficile à faire pour Asselineau, mais il l’a fait et pour de bonne raison. C’est au contraire très rassurant de savoir qu’Asselineau fait le ménage quand qqun ne respecte pas (plusieurs fois) la Charte, avec des propos hors charte (d’êtrème droite pour être exact), malgré les ennuis que ça amène derrière. D’ailleurs YH n’est pas clair, si c’était qq’un de bien, il aurait fermé sa gueule pour le bien du mouvement et donc de la France, au lieu de ça on a presque l’impression que le but était de faire un max de dégât… bref.

        Donc c’est plutôt une preuve de fiabilité d’Asselineau que l’inverse.

        Ensuite, comme je l’ai dit à E.Chouard en personne lorsque j’étais chez lui (il y a deux mois), l’UPR c’est l’étape 1, c’est la version 1.0, et comme toute les premières versions, on pourra lui reprocher des choses, il y a des bugs, des imperfections, c’est vrai.
        MAIS l’essentiel y est…( je vous conseil de revoir le programme de l’UPR, ou encore ce tract :https://pbs.twimg.com/media/CU8M35pWsAA7wxa.png:large), et j’ai conclu en lui disant que pour moi, Chouard et Friot (je suis partisan du salaire à vie) sont les Version 2.0, c’est pour plus tard, après… quand on aura récupérer le pouvoir de décider !

        En réalité j’ajouterai même que je suis très content que l’UPR ne soit pas officiellement en faveur du tirage au sort, pour une raison très simple, pragmatique :
        Déjà que convaincre les gens que sortir de l’UE est la bonne chose à faire est terriblement difficile (si vous avez essayer, vous savez ce dont je parle), si dans le même temps, le même parti devait en plus de ça, convaincre qu’il faut tirer au sort des gens (avec tout l’argumentation Choaurienne)… et bien on ne s’en sortirait pas, ça serait trop, trop de gros front à tenir à la fois…

        Il faut faire comme nos ennemis : les Européistes emplois la méthode du « salami » depuis des années, c’est à dire qu’ils réforment, tranche par tranche, petit à petit, pour que la pilule passe. C’est exactement la même chose ici, mais dans l’autre sens, il faut le faire en plusieurs fois :

        1. UPR
        2. Chouard

        D’ailleurs si votre graphique était plus honnête, on pourrait tirer une ligne droite entre « BHL – UPR – Chouard », ce qui confirme mon interprétation où l’UPR est une transition (ce qu’Asselineau à très clairement dit par ailleurs, en parlant de « parti provisoire »).

        Bref, ne soyez pas si sévère, UPR & Chouard sont dans le même camps 😉

    • Bonjour,
      Ce schéma n’est pas basé sur l’idéologie politique mais sur une donnée bien spécifique à laquelle on peut faire dire ce qu’on veut : le souverainisme. Une méthode habile pour faire passer les eurosceptiques souverainistes pour des héros et d’associer ceux qui croient en une forme d’Europe unie (quelle qu’elle soit) pour des vendus du système. On en profite pour en déduire que ce sont les ennemis de l’intérêt général en passant … Bien essayé mais ceci n’est pas une démarche honnête. Pour moi les 4 axes de l’échiquier politique doivent se baser sur l’idéologie bien sur. libertaires > autoritaires (société) et libéraux > anti-libéraux (économie).

      • Vous savez, j’étais très pro-européen par le passé. Seulement, je ne comprenais pas pourquoi seuls les jeunes diplômés partageaient cet enthousiasme. Puis en me frottant à des pensées différentes des miennes, j’ai compris que l’on ne peut forcer des peuples à se fondre les uns dans les autres. Or c’est précisément cela, l’Union Européenne : que le Finlandais et le Grec ne fassent plus qu’un. Que tous les européens soient soumis aux mêmes normes juridiques, aux mêmes institutions. C’est plus simple pour le Marché. Sauf que seules les élites universitaires aspirent à cette homogénéisation, le Français ou l’Irlandais lambda n’en a que faire et même s’il peut parfois exporter, il retrouve surtout son identité avant tout dans le tissu local, tout au plus national.

        Que l’on le veuille ou non, ces clivages constituent la méta-politique de la politique. Il s’agit d’axes plus ou moins invisibles à chacun, dont le bas et la droite représentent les directions vers lesquelles les élites économiques et politiques nous emmènent, de gré (Maastricht, 1992) ou de force (Traité de Lisbonne, 2008).

  2. Une étude intéressante – et à diffuser – qui aide à se positionner dans cette « démocratie de connivence » comme l’appelle Bernard Conte http://blogdejocelyne.canalblog.com/…/01/27/33276690.html : Le bipartisme de connivence et l’anéantissement de la France)
    … et aussi ces quelques petits partis qui montent sur la pointe des pieds et cautionnent – pour ne pas perdre leurs sièges – en s’associant à l’un des deux leurres de la fausse « alternative », lors des élections : le PC de Pierre Laurent PC s’associant au PS lors des dernières municipales par exemple . Une mascarade qui date de quelques décennies et… qui a la vie dure

    Sur ce constat, j’en suis arrivée à me poser une question qui me semble très fondamentale à l’heure actuelle : le PC de Pierre Laurent a-t-il seulement un zeste de parenté avec le PC de Marchais…? Dans la foulée je me suis posé la même question à propos de FN de JM Le Pen , et celui de M Le Pen… Les chefs ont changé, Certes. Et leur public. Et leur orientation réelle et actée?

    De même que ce fameux « clivage D/G » dont quelques uns tentent encore de rabattre les oreilles, alors même que les enjeux et la problématique sont devenus intégralement différents. Au sein d’une nation il pouvait y avoir des camps qui bataillent entre eux pour une meilleure répartition des richesses… Ce n’est plus le cas. Le débat s’est mondialisé et la question nodale , l’enjeu majeur n’est plus tout à fait le même … Aujourd’hui c’est la population d’un pays qui se rend compte (mais pas tous encore hélas) que nos états sont phagocités, achetés, payés pour vendre nos richesses à d’autres: Paul Craig Roberts citait la phrase d’un sous secrétaire d’Etat de Reagan: « les gouvernements européens sont à nos ordres, nous les payons et nous en sommes propriétaires » … Pour qui suit un peu l’actualité nationale mais aussi la géopolitique mondiale, ce n’est plus un mystère.

    Le clivage premier n’est plus D/G , mais européiste-atlantiste/ souverainiste autonome.
    Beaucoup l’ont compris qui ne se posent même plus la question de la validité des étiquettes et noms de partis (et ceux qui les dirigent) dont les actes , et à d’autres moments l’apparente procrastination des « chefs » ont pu laisser pensif. Le « block » LRPS tient le haut du pavé et la dragée haute au menu fretin . Et il est aux ordres venus d’ailleurs.

    Sauf sans doute 2 partis: celui bien connu qui rassemble (les faits sont là: le soutiennent ponctuellement aussi des citoyens de tous bords pour secouer le « joug » de cette »démocratie » de connivence ) , et a longtemps servi d’épouvantail (ou de « voiture balai ») aux deux partis de connivence , et celui que les medias censurent soigneusement (UPR d’Asselineau) . Ils sont les deux seuls, je crois, à dénoncer l’assujettissement de la France et de ses dirigeants politiques à une gouvernance venue d’ailleurs… y compris (et surtout?) d’outre atlantique.

  3. Superbe analyse qui apporte un peu de fraîcheur et met des concepts sur ce que beaucoup pensent aujourd’hui.

    En revanche, je ne comprends vraiment pas la logique de votre conclusion qui revient à recréer une bipolarité (populaire ET national ou Élitisme ET mondialiste) alors que la richesse de votre nouvelle grille de lecture est de faire émerger 4 positionnement distinct.
    A mon sens on peut très bien être pour un élitisme national ou de la démocratie populaire mondiale ….
    Vous l’aurez compris ma préférence allant pour cette dernière option dans la mesure où la nation au 21ème siècle, où la génération Z et Y se sentent citoyen du monde, est un concept à mon avis autant dépassé que celui de gauche et droite !!
    Ce qui ne veut pas dire que l’on ne peut privilégier des circuits économiques court ou une culture locale :)))
    Bonne réflexion à tous

    • Si c’est ce que vous pensez, je vous invite à lire les travaux de Frédéric Lordon, Etienne Chouard, Gilles Ardinat. Je pensais comme vous auparavant, mais je soutiens que c’est beaucoup trop tôt pour que ce soit souhaitable, d’autant plus que personne n’en veut. La priorité est d’abord à établir des nations souveraines, qui ensuite pourront se mélanger librement si elles le souhaitent. Mais vouloir établir une « démocratie mondiale » entre tous alors que déjà entre la Finlande et la Grèce il y a un monde, c’est au moins mettre la charrue avant les bœufs, au pire la plus formidable entreprise d’uniformisation et de destruction des coutumes et des cultures.

      • Merci de votre réponse à mon commentaire, je comprends mieux du coup les courants de démocratie populaire
        « nationaux » ou « locaux », mais du coup on est plus sur une problématique de mise en œuvre (comme vous le dites justement, personne n’en veut, et cela semble aujourd’hui bien utopique) que sur un réel souci de positionnement politique sur un échiquier de pensée.

        On pourrait donc être pour une démocratie populaire mondiale, tout en se disant bien que les premières étapes de mise en œuvre sont les mairies, les regions, la nation…

        Quand je vois comment certaines nations ne sont pas dans une démarche d’interet general (concurrence des fiscalités ..etc) , je n’imagine pas une évolution sans les harmonisations au niveau européen ou mondial. Nombre de réglementations prise à ce niveau sont parfois plus en ligne avec des principes d’intérêt généraux que certaines réglementations nationales.

        De plus, aujourd’hui, certains pays qui seraient tentés de prendre des mesures d’ordre positif pour l’intérêt general pourraient se voir pénaliser par rapport aux autres.. Certaines grandes décisions méritent d’être prises et appliqués à des niveaux supérieurs que la nation …
        Vous citez la Grèce et la Finlande, en France certains vous direz que les Corses, les Basques ou les Bretons veulent une démocratie populaire de leur nation …

        Bref, j’entends bien la difficulté de mise en œuvre, mais l’idéal politique et l’objectif théorique ne serait être autre (de mon point de vue bien entendu) d’autant que je re insiste la dessus, ce sont les générations futures qui mettront en œuvre et pour le coup la notion de citoyen du monde est essentielle
        Au plaisir d’échanger
        Cdt

  4. Difficile d’être certains de sa propre conviction à long terme. Je me positionne aujourd’hui plutôt en haut à gauche. Je peux me situer en bas à droite dans une autre société dans laquelle le tirage au sort est instauré sans précaution et dans laquelle des murs infranchissables constituent nos frontières. La théorie selon moi sert à mieux cerner la réalité et non la façonner. Ce n’est pas s’abjurer d’être dans son époque.

  5. Le FN est pour « la souveraineté des élites » ?
    Ils promettent pourtant de redonner la parole au peuple, entre autre a l’aide de referendums.
    Je les placerais bien plus a gauche du pouvoir actuel qui est limite totalitaire.

    • Oui en effet ils promettent ! Et en effet je les vois bien faire un referendum sur l’immigration, la peine de mort, le mariage pour tous, …. mais sur beaucoup d’autre sujets bien plus fondamentaux de l démocratie, j’en doute : proportionnelle, non cumul des mandats, tirage au sort, ….
      Il y a donc lieu de distinguer le referendum proposé par la majorité au pouvoir et le RIC, IC pour INITIATIVES populaires.

  6. Je trouve cette analyse intéressante bien que certains points me paraissent contestables.
    J’ai l’impression qu’il y a un présupposé sous-jacent, qui est l’idée d’un peuple qui défendrait ses intérêts collectifs.
    Mais d’une part le peuple est composé d’individus qui défendent souvent plus leurs intérêts individuel ou ceux d’un groupe dont ils font partie, ce qui fait que la démocratie et la souveraineté populaire peuvent déboucher non pas sur l’intérêt général mais sur l’intérêt des 51%. Par exemple, en démocratie, un parti qui proposerait de supprimer le chômage en partageant le travail ne serait pas élu car les travailleurs, qui sont majoritaires, ne voteraient pas pour ce parti car la politique qu’il proposerait entrainerait une diminution de leur salaire.
    D’autre part ces individus sont manipulables, ce qui fait que la démocratie et la souveraineté populaire peuvent même déboucher sur l’intérêt des 1% si ces 1% ont suffisemment de moyens de propagande et sont suffisamment habiles pour convaincre le peuple que les mesures qu’ils proposent vont dans le sens de l’intérêt général, alors qu’en fait elles servent l’intérêt des 1%. La liberté d’expression peut donc se retourner contre le peuple si elle est utilisée pour le manipuler contre ses intérêts.
    Réciproquement, l’oligarchie ne conduit pas nécessairement à l’intérêt des 1%, tout dépend si les valeurs morales qui guident l’action politiques des oligarques les conduisent à vouloir satisfaire les intérêts de l’oligarchie ou l’intérêt général.
    Certains évènements récents m’incitent à croire beaucoup moins en la capacité du peuple à savoir ce qui est bon pour l’intérêt général, quand je vois par exemple que ce peuple est prêt à renoncer aussi facilement aux fondement de l’Etat de droit et notamment au rôle fondamental de l’institution judiciaire qui protège le citoyen à la fois contre la loi du plus fort et contre l’arbitraire du pouvoir exécutif.

    • Dans une démocratie, il faudrait évidemment considérer le pouvoir médiatique comme un pouvoir à part entiere et donc s’en proteger dans la constitution:

      – Eviter les monopoles dans la possession des médias, limiter leur taille
      – Exercer un contrôle citoyen sur les reportages, sondages, couvertures d’événements
      – Protéger les lanceurs d’alertes
      – Favoriser la mise en scène de débats (vraiment) contradictoires
      – Protéger les citoyens du lobbying
      – Permettre le retour en arrière (droit à l’erreur)
      – etc…

      Mille et une solutions trouves au gré des ateliers constituants par de simples citoyens comme vous et moi. 🙂

  7. La grille de lecture me semble juste. J’en suis déjà aux conclusions. Il n’y a pas de démocratie possible actuelle ou future. Le piège est bien monté et on commence à le comprendre alors qu’on est tombé dedans depuis des dizaines d’années. Seule solution, se rassembler pour le comprendre (par des forums et des réunions) et sortir du système. Des nombreuses tentatives existent mais il faut organiser le retour d’expérience. En face, les 1% sont très organisés.

    • Les 1% sont très organisés et très riches. D’où leur maitrise quasi total des médias classiques (i.e. ceux qui ne nécessitent aucun effort pour avoir l’impression d’être informés, voire simplement distraits). Mediapart, combien d’abonné à 9 € par mois, voir 1 € pour les étudiants ? AlterEco ? ASI ? …..

      Sinon, j’aime assez cette répartition sur un plan à partir de 2 critères. J’aurais aimé voir une 3e dimension : la solidarité intergénérationnelle (appelé improprement le développement durable). Je crains en effet que mère Nature, qui n’accepte pas les défaut de paiement, ne mettent tout le monde d’accord. Alors certes, c’est pour l’intérêt général car sauf hiver nucléaire, les 1% réussiront à s’accaparer les dernières gouttes de ressources et à se déplacer pour vivre dans un environnement sain.

  8. Bonjour Antony,

    D’abord, chapeau pour le travail même si mon côté scientifique me fait tiquer lorsque je vois un graphique représenter des impressions mélangées à des opinions… Mais je me soigne !
    Ceci étant dit, je vous propose une remarque : dans le côté dissidence, vous n’avez cité que des gens soit se revendiquant de gauche, soit issus de la gauche type « PCF vielle école » (la gauche Diplo pour faire court). Cependant, beaucoup de mouvements de contestation de l’oligarchie mondialiste existe également depuis longtemps en France, notamment l’Action Française ou l’Oeuvre Française (qui, si leur caractère dissident laissait à désirer ont été dissoutes récemment). Je citerai également la Nouvelle Droite d’Alain de Benoist (dont le manifeste de départ donne un seul ennemi : le libéralisme) et plus récemment, le MAS (mouvement d’Action Sociale) qui synthétise des pensées entre Orwell, Péguy, Chesterton, Venner et Junger et qui agit déjà sur le terrain en organisant des maraudes pour les sans-abris, propose des émissions de radio… L’institut Illiade dans la filiation de Venner aussi correspond à sa manière à un terreau de résistance à la dissolution des peuples dans le magma mondialiste.

    Une autre question sous-jacente, que fais Lepage du côté de la démocratie (plus qu’un Sapir ou un Bricmont) lors qu’il a clairement plaidé pour une « autre » éducation nationale et absolument pas pour une éducation autogérée (car, qu’arriverait-il si les pauvres se mettaient à refuser l’immigration ? Il leur faudrait des tuteurs, comme Lepage pour leur expliquer pourquoi c’est mal). Pour avoir fréquenté la base d’E&R, je peux assurer que sa base est probablement plus démocrate que Soral (même distinction que pour l’UPR). Du côté des mondialistes pour la démocratie, il y a l’exemple notoire d’Attac qui avait débattu en son temps avec E&R sur le sujet.

    En tous les cas, très gros travail, respect !

    • Les mondialistes, vu le contexte mis en place par la kleptocratie capitaliste, ne peuvent être que des alliés objectifs de celle-ci même s’ils veulent annoncer le contraire. Même chose, d’ailleurs, pour les productivistes. C’est pourquoi des organismes noyautés par ce que se proclame l’extrême-gauche ne sont que des annexes du $¥$T€M€ tout en prétendant le combattre : je pense à ATTAC par exemple, que certains de ses fondateurs ont dû fuir parce que le mondialisme s’oppose à l’internationalisme.

      Continue, Antony, c’est Lucien qui te le conseille, tu es sur la bonne voie à mon avis.

    • L’intérêt général n’est CERTAINEMENT PAS la somme des intérêts particuliers, et en particulier ceux des 1% qui veulent donner l’impression qu’ils prennent toute la place. D’où la nécessité des décisions DIRECTES et du consensus – le clivage élection-tirage au sort n’étant qu’un gadget pour faire passer la pilule. La démocratie directe – celle qui se pratique tous les jours sur la ZAD de Notre Dame des Landes par exemple – est l’exercice le plus difficile qui soit, et en même temps le plus beau. C’est pourquoi les oligarques font tout pour détruire cette façon élégante de montrer du doigt leur forfaiture permanente. C’est tellement loin de la royauté, l’affichée, ou celle qu’on nous sort sous le nom de démocratie représentative aujourd’hui !

    • Clairement, pour moi votre graphique, Jacques, ne me paraît ni satisfaisant, ni pertinent. Cela vient du nom même des abscisses et des ordonnées, nettement plus représentatives chez notre Rêveur.

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  11. Depuis 2011, le programme de l’UPR a été résumé en 20 points. Ce n’est pas trop long à lire. Le deuxième a pour titre « Rétablir la démocratie »
    C’est l’essence de ce parti. Je trouve que le qualifier d’oligarchique est le contraire de la réalité.

    • Les programmes font fi des forces contraires à l’œuvre lorsqu’on est au pouvoir. Je me fie davantage aux discours, la raison en est qu’à l’heure des réseaux sociaux et du tout-image, après un discours du type « mon ennemi c’est la finance » et 5 ans de gouvernance à l’opposé, Hollande n’est plus crédible.
      Il ne s’agit pas tout d’écrire la démocratie dans son programme, il faut le dire et le répéter. Cela dit je reconnais avoir exagéré (c’était non-intentionnel) le positionnement à droite de l’UPR, la seconde version du graphique sortira après l’été.

  12. A mon avis, Chouart est placé trop à gauche : son tirage au sort n’est qu’un gadget de remplacement à l’élection, si dans le même temps (et c’est uniquement cela qui importe) il n’existe pas un mécanisme facile à mettre en œuvre pour que le peuple destitue un représentant du peuple qui outrepasse les grandes lignes du programme pour lequel il a été élu (la suppression de l’article 27 alinéa un de la Constitution actuelle s’impose absolument).

    Désormais le M’PEP est devenu le Pardem, et il semble que son programme penche certainement vers plus de démocratie que ne l’indique le tableau. Mais bien sûr, c’est une question d’interprétation personnelle. J’espère que la nouvelle mouture, que j’attends avec impatience, comportera aussi le PRCF (que pour l’avoir côtoyé je considère comme plus dirigiste).

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